Création 2002
Mis à jour novembre 2010

Réflexions sur l'Automobile elle-même

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Le préambule

     L'automobile a toujours exercé sur moi une grande fascination, beaucoup plus que l'aéronautique ou la marine qui ont tout de même fait partie de mes loisirs surtout l'aéronautique dont j'ai obtenu mes brevets de pilote privé d'avion et de vol à voile.

     Peugeot 402Je crois que je le dois à l'un de mes oncles du côté de ma mère. Durant toute mon enfance et mon adolescence, je passais mes vacances, en Algérie, chez mon grand père qui était agriculteur à la retraite. Son fils Gilbert avait alors pris la suite de l'exploitation. Les mécaniciens professionnels étant à plus de 150 kilomètres de la ferme, mon oncle, comme mon grand père avant lui, était amené à réaliser lui-même les réparations de ses deux tracteurs, de sa moissonneuse-batteuse et même de la Peugeot 402 de la maison. Cette luxueuse dernière était bleue marine avec les flancs blancs. Elle est peut-être bien à l'origine de mon goût particulier pour cette couleur mais que je ne choisis pas toujours à cause de l'entretien qu'il faut assurer à la voiture pour qu'elle soit bien pimpante.
Citroën 5 CV TreffleIl avait même remis en état de marche une Citroën Torpédo 3 places appelée "Trèfle" qui venait de l'un de ses frères ainés - très largement ainés puisqu'il était le dixième enfant de la lignée - et qui avait passé, bâchée dans une grange sur cales, toute la guerre et même bien plus car elle n'était plus toute jeune à ce moment-là, une vingtaine d'années peut-être. C'était un modèle qui ressemblait à celui de la photo ci-contre récupérée sur Internet à l'adresse

" http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Citroen_trefle.jpg "

Elle était de couleur bordeaux avec le dessus du capot moteur et les ailes noirs.

     Quand venait le moment de réaliser des réparations, mon oncle me gardait auprès de lui, déjà très tôt, dès l'âge d'une dizaine d'années, en 1951, 1952. Il me montrait, m'expliquait, me faisait même participer aux travaux car je manifestais un grand intérêt pour la mécanique et j'étais assez demandeur. Je me rappelle qu'à cet âge, il me laissait tenir seul le volant du tracteur, bloquait l'accélérateur et me faisait labourer, lui perché sur la charrue pour faire mieux pénétrer les socs dans la terre. Presque toutes les occasions étaient bonnes pour me faire conduire en m'asseyant sur ses genoux car, encore un peu trop jeune, je n'arrivais pas aux pédales. Si bien qu'à l'âge de 13, 14 ans, j'avais grandi, je conduisais tout seul la Trèfle, en particulier, pour amener le casse-croûte aux ouvriers dans les champs. Mais je ne sortais pas du territoire de la ferme, le permis de conduire.... c'était pour mes 18 ans !... Vers l'âge de 15,16 ans, il m'arrivait de "piloter" la moissonneuse-batteuse, l'heure des moissons venues.

     Ces souvenirs m'ont à coup sûr laissé des traces. C'était pourtant un bon départ. En dehors d'une très modeste remise en état de ma 4 CV Renault en 1962, j'étais étudiant et maître d'internat, je n'ai jamais pu exploité ces possibilités de loisir dans la restauration d'un vieux tacot comme je l'espérais toujours à cause des contraintes professionnelles d'abord, surtout familiales et du manque de local avec un minimum d'équipement ensuite. Au début des années 2001, mes parents possédaient une 2 CV6 Spéciale Club de 1985 que je voulais leur acheter pour un assez bon prix, l'équivalent de 1800 € à l'époque puisque l'euro était en cours de validation depuis 1999. La carrosserie était à peu près en bon état mais le moteur aurait nécessité une bonne révision. Finalement, il la donnèrent à ma soeur (!!).

     Au fil des années, mes idées sur l'automobile se sont affermies. Quand j'étais au lycée, je m'intéressais tout particulièrement au moteur à piston rotatif Wankel (de belles explications ici). Comme beaucoup d'inventions, il est le fruit d'études et d'améliorations successives de moteurs et de pompes plus ancestraux. Mais je fus surtout enthousiaste par la configuration, « moteur thermique - génératrice - moteur électrique », proposée par un ingénieur de Panhard qui avait étudié, en 1948, un prototype de voiture électrique. L'ensemble « moteur thermique - générateur » jouerait le rôle de groupe électrogène fournissant l'électricité à des moteurs électriques qu'il préférait dans les roues plutôt qu'un seul sous le capot pour supprimer boîte de vitesses, pont, différentiel, joints de cardan. Le 10 juin 2007, la SNCF n'avait-elle pas équipé chaque boggie d'un TGV de "petits" moteurs électriques en remplacement d'un gros pour battre le record de vitesse sur rail à 574 km/h (article ici). Les médias télévisuels avaient alors parlé de "révolution" !... un peu usurpée quand même...

     L'idée de produire sa propre énergie électrique n'était certes pas nouvelle. La SNCF avait adopté ce concept dans ses « diesel électriques ». L'une de ses plus anciennes est la 262 DB 1 construite en France en 1937. Par ailleurs, beaucoup de navires de la Belle époque étaient mus par des diesels électriques, le Normandie en particulier équipé de turboalternateurs et le Queen Mary 2 construit en France au début des années 2000.

    Aujourd'hui, je ne connais que Chevrolet du groupe GM qui a fait sien ce concept avec sa Volt (un article ici, il y en a beaucoup d'autres). Dans le même groupe GM, Opel a sorti son Ampera (article ) qui fonctionne avec les mëme accessoires. Ce ne sont pas des hybrides car l'électricité est uniquement leur motricité principale. Cependant, leurs uniques "gros" moteurs électriques, tout au moins ceux qui entraînent leurs roues avant(*) en font des voitures très intéressantes mais somme toute très conventionnelles car les joints de cardan et les différentiels existent hélas toujours, c'est du poids inutile. Je n'ai pas réussi à savoir si la boîte de vitesses avait été supprimée ou remplacée par une Transmission Continue Variable type Variomatic DAF ou autre si cela existe. D'après les dernières fiches techniques, il n'y a pas de boîte de vitesses.

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(*) pourquoi y-en a-t-il un plus petit pour recharger les batteries au lithium-ion ? je n'ai pas vu si l'énergie dissipée lors des freinages ou des descentes est récupérée pour les recharger !...


     Mazda 787B quadri R26 n°55A plusieurs reprises, je me suis livré à quelques critiques sur l'évolution de l'Automobile. La plus sévère, peut-être, est celle d'avoir écrit que

 Pour moi, l'année 1991 a été  un virage technologique 
vers l'abandon de l'excellence.

en indiquant que c'était l'année où Mazda avait gagné les 24 heures du Mans avec sa 787B quadri R26 sous le numéro 55 (photographie ci-contre à droite). Sa particularité technologique était son moteur de 700 CV à 4 pistons rotatifs Wankel.

Ce dernier avait fait l'objet de recherches chez plusieurs constructeurs de l'époque, notamment :


la M35 en 1969

    
la GS birotor années 1985-1991

 


le joli cabriolet Spider

     Audi-NSU RO 80
l'Audi-NSU RO 80

     Daimond DA20 WankelCette victoire de Mazda vît l'arrêt complet des développements de ce moteur à pistons rotatifs pour des raisons assez discutables. Il est vrai que le choc pétrolier de 1973 avait frappé un coup assez dur à son développement mais alors :

Étrange tout de même !...

     Il faut bien avoir à l'esprit que le moteur à pistons alternatifs que nous connaissons tous existe depuis plus d'une centaine d'années. Il est l'évolution normale et logique du moteur à air comprimé inventé par l'américain Tomlinson en 1820 (un historique ici et ). En seulement une vingtaine d'années d'études, peut-être bien moins chez Mazda, ce moteur Wankel a réussi à gagner les 24 heures du Mans en 1991.

     Cela ne me paraît pas très glorieux pour le moteur thermique habituel que l'on connaît.

      Pourqoi la Fédération Internationale de l'Automobile a-t-elle interdit dans ses règlements de la F1 la motricité Wankel ? Ce moteur n'a plus pu confirmer sa victoire et ce qui a peut-être provoqué l'abandon des études chez Citroën et Audi.

     Citroën en grande délicatesse financière avait décidé l'abandon des recherches. Son rachat par Peugeot donna le coup de grace définitif en prétextant que les investissements étaient trop lourds. En réalité, je pense que Peugeot, en retrait technologique notable, n'appréciait pas que Citroën fasse de l'ombre à ses modèles. Cette dernière avait d'ailleurs été plus radicale avec la société Panhard en l'achetant pour mieux la faire disparaître.

     Et puis, en fin de compte, ce moteur, malgré ses quelques défauts, était très très perfectible. Et il l'est très probablement encore au moins pour les 40 années à venir dans l'attente de la pile à combustible.

On n'abandonne pas une technologie....
simplement
pour le coût financier à certain moment.

Suite : l'esthétique

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