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Cette rubrique est une espèce de mémoire personnel de mon activité aéronautique qui aura duré une dizaine d'années. Elle s'est terminée par la non-reconduction de mon inscription 2003 à l'Aéro-club de Berre-La Fare et celui de Vinon après avoir effectué, le 27 janvier 2002, sur une panne moteur, un atterrissage d'urgence en campagne, heureusement pour moi et mon passager sans aucun dégât ni blessure. Ce ne fut pas la seule raison. En effet, d'autres incidents qui auraient pu me coûter la vie se sont produits à l'automne : deux croisements avec un avion effectués beaucoup trop proches à mon goût malgré l'assistance du contrôle aérien Provence-Info et un départ en vrille avec le planeur LS 3 de la section vol à voile d'Eurocopter à cause d'une manoeuvre-réflexe mal dosée pour éviter de justesse, une envergure à peine, la collision avec un autre planeur qui avait mal négocié son entrée dans l'ascendance où je spiralais et que j'avais perdu de vue parce qu'il était passé derrière moi.
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Probablement largement influencé par le vol à voile que je considérais comme une activité extrêmement difficile, pour moi en tout cas et que j'avais suspendue en 1999, j'avais un faible particulier pour le Fournier RF4 D. C'était tout d'abord un avion-planeur qui me permettais de jouer avec l'aérologie comme en vol à voile mais avec un peu moins d'inquiétude et d'anxiété. Certes, il n'avait pas les performances d'un planeur en fibres de verre, tout juste celles d'un planeur-école en bois et toile. Il n'avait pas non plus les performances d'un avion de voyage. Mais, pour moi, il était très agréable à piloter, facile, fin et précis. Il réagissait aux moindres sollicitations et son autonomie était bonne. De plus c'était un monoplace et sa finesse était beaucoup plus importante que celle des autres avions du club. C'était un atout et cela pouvait aider.
Contrairement à certains collègues, je ne me suis jamais servi d'un avion pour aller d'un point à un autre. Bien loin de là. Pour me rendre en un lieu donné en France, je préfère de loin l'automobile. Elle me ramènera "au bercail", sauf accident bien sûr, dans de bien meilleures conditions de sécurité avec une météorologie bien plus difficile que celle qui interdit l'usage d'un avion léger de plaisance, même de voyage.
Pour moi bien entendu, l'aéronautique n'est restée qu'une modeste activité essentiellement de loisir et de plaisir. Elle m'a permis de regarder cette belle Provence sous un oeil un peu inhabituel et original. Je n'ai jamais fait de performance, et ne me suis jamais mis en concurrence.
Le risque nul n'existant pas, le seul exploit n'était-il pas celui de rentrer à l'aérodrome ?
Cependant, si je devais faire le bilan de cette expérience, elle se résumerait dans les quelques remarques suivantes :
Tout d'abord, l'aéronautique m'intéresse plus par curiosité que par passion. En effet, mon atterrissage en campagne à la suite d'une panne moteur a eu raison de mon activité qu'un passionné aurait à coup sûr poursuivie.
J'avais décidé en 1992 de me lancer dans une formation de vol à voile d'abord et d'avion par la suite :
d'abord
par défi : à l'âge de cinquante et un
ans, aurais-je été capable d'avoir ma licence de pilote
de planeur ? ce fut fait en 1993. En 1996, je débutais une
formation pour acquérir une licence de pilote privé d'avion
que j'obtins en 1998.
ensuite par dépit aussi car, beaucoup plus passionné par la technique automobile et le yachting à voile, l'environnement familial m'avait empêché :
de restaurer un véhicule ancien type DS, Traction, 2 CV, Dyane, voire plus ancien encore comme un TUB HY Citroën que j'avais trouvé en assez bon état pour son âge avancé et parfaitement roulant, que j'aurais aimé transformer en camping-car. Il nécessitait plus une réhabilitation qu'une restauration. Mais, déjà, plus tôt quand j'étais étudiant, j'avais remis en état une 4 CV Renault que j'avais, faute d'argent, achetée pour une bouchée de pain pour remplacer mon scooter Vespa.
Dans les discussions à bâtons rompus, j'entendais souvent certains anciens pilotes très chevronnés, très expérimentés, professionnels de compagnies aériennes, dire sous forme d'une boutade sympathique que « l'aéronautique de loisir est l'art de voler très lentement à grands frais » ce qui est très vrai pour le planeur et même aussi pour l'avion, tous deux étroitement dépendants de la météo. J'ajouterais personnellement « pour aller dangereusement dans des endroits où l'on n'a rien à faire ».
En effet, je pense, rétrospectivement,
aux deux vols que j'ai faits en RF 4 et en Rallye près du Pic de
Bure sur la Montagne de Barges au sud de Saint-Etienne-en-Devoluy, à
une trentaine de kilomètres au nord-est de Tallard, une vingtaine de
Gap, une zone familière aux vélivoles, où les champs, pour
se poser en cas de panne, sont très rares et, de plus, très exigus.
Je pouvais les repérer facilement, j'avais un fascicule de leur localisation
et de leur description fourni par l'Aéro-club de Vinon. Mais en étant
passé à 200 m au dessus du Pic, c'est à dire à
près de 2900 m ( 8700 pieds), le local sur le début de la
vent arrière à 900 m (2700 ft) de l'aérodrome de Gap-Tallard,
était assez confortable pour une finesse de 10-12 donnée 20 dans
le manuel de vol du RF 4, hélice bloquée.
Quant aux vols de pente à une envergure du rocher
pour exploiter l'après-midi les forts courants ascendants des versants
ouest ensoleillés, c'était pour des pilotes d'une autre pointure
que la mienne !...
Mais avec ce magnifique petit RF 4, le vol sur les crêtes
avec des effets de pente !...
que c'était bon et beau, un peu stressant tout de même, assurément
beaucoup moins qu'en planeur !...
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