Cette rubrique est une espèce de mémoire personnel de mon activité aéronautique qui aura duré une dizaine d'années. Elle s'est terminée par la non-reconduction de mon inscription 2003 à l'Aéro-club de Berre-La Fare et celui de Vinon après avoir effectué, le 27 janvier 2002, sur une panne moteur, un atterrissage d'urgence en campagne, heureusement pour moi et mon passager sans aucun dégât ni blessure. Ce ne fut pas la seule raison. En effet, d'autres incidents qui auraient pu me coûter la vie se sont produits à l'automne : deux croisements avec un avion effectués beaucoup trop proches à mon goût malgré l'assistance du contrôle aérien Provence-Info et un départ en vrille avec le planeur LS 3 de la section vol à voile d'Eurocopter à cause d'une manoeuvre-réflexe mal dosée pour éviter de justesse, une envergure à peine, la collision avec un autre planeur qui avait mal négocié son entrée dans l'ascendance où je spiralais et que j'avais perdu de vue parce qu'il était passé derrière moi.

formation vol à voile à partir de Juin 1992 à l'Association Aéronautique Verdon Alpilles basée à l'aérodrome de VINON sur VERDON.

Janus C

formation avion à partir de février 1996 à l'aéro-club LOUIS ROULAND de la société EUROCOPTER basé à l'aérodrome de BERRE LA FARE.

RF4 D

 

          Probablement largement influencé par le vol à voile que je considérais comme une activité extrêmement difficile, pour moi en tout cas et que j'avais suspendue en 1999, j'avais un faible particulier pour le Fournier RF4 D. C'était tout d'abord un avion-planeur qui me permettais de jouer avec l'aérologie comme en vol à voile mais avec un peu moins d'inquiétude et d'anxiété. Certes, il n'avait pas les performances d'un planeur en fibres de verre, tout juste celles d'un planeur-école en bois et toile. Il n'avait pas non plus les performances d'un avion de voyage. Mais, pour moi, il était très agréable à piloter, facile, fin et précis. Il réagissait aux moindres sollicitations et son autonomie était bonne. De plus c'était un monoplace et sa finesse était beaucoup plus importante que celle des autres avions du club. C'était un atout et cela pouvait aider.

          Contrairement à certains collègues, je ne me suis jamais servi d'un avion pour aller d'un point à un autre. Bien loin de là. Pour me rendre en un lieu donné en France, je préfère de loin l'automobile. Elle me ramènera "au bercail", sauf accident bien sûr, dans de bien meilleures conditions de sécurité avec une météorologie bien plus difficile que celle qui interdit l'usage d'un avion léger de plaisance, même de voyage.

          Pour moi bien entendu, l'aéronautique n'est restée qu'une modeste activité essentiellement de loisir et de plaisir. Elle m'a permis de regarder cette belle Provence sous un oeil un peu inhabituel et original. Je n'ai jamais fait de performance, et ne me suis jamais mis en concurrence.

Le risque nul n'existant pas, le seul exploit n'était-il pas celui de rentrer à l'aérodrome ?

         Cependant, si je devais faire le bilan de cette expérience, elle se résumerait dans les quelques remarques suivantes :

          Dans les discussions à bâtons rompus, j'entendais souvent certains anciens pilotes très chevronnés, très expérimentés, professionnels de compagnies aériennes, dire sous forme d'une boutade sympathique que « l'aéronautique de loisir est l'art de voler très lentement à grands frais » ce qui est très vrai pour le planeur et même aussi pour l'avion, tous deux étroitement dépendants de la météo. J'ajouterais personnellement « pour aller dangereusement dans des endroits où l'on n'a rien à faire ».

     En effet, je pense, rétrospectivement, aux deux vols que j'ai faits en RF 4 et en Rallye près du Pic de Bure sur la Montagne de Barges au sud de Saint-Etienne-en-Devoluy, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Tallard, une vingtaine de Gap, une zone familière aux vélivoles, où les champs, pour se poser en cas de panne, sont très rares et, de plus, très exigus. Je pouvais les repérer facilement, j'avais un fascicule de leur localisation et de leur description fourni par l'Aéro-club de Vinon. Mais en étant passé à 200 m au dessus du Pic, c'est à dire à près de 2900 m ( 8700 pieds), le local sur le début de la vent arrière à 900 m (2700 ft) de l'aérodrome de Gap-Tallard, était assez confortable pour une finesse de 10-12 donnée 20 dans le manuel de vol du RF 4, hélice bloquée.
     Quant aux vols de pente à une envergure du rocher pour exploiter l'après-midi les forts courants ascendants des versants ouest ensoleillés, c'était pour des pilotes d'une autre pointure que la mienne !...

Mais avec ce magnifique petit RF 4, le vol sur les crêtes avec des effets de pente !...
que c'était bon et beau, un peu stressant tout de même, assurément beaucoup moins qu'en planeur !...

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