Ma Renault 25 |
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Pour changer ma R16 TX qui courrait vers sa 12ème année, je commandais à la fin de décembre 1987 une R25 avec un délai de livraison de 4 semaines. Le délai passé, le concessionnaire m'informa que la voiture n'était toujours pas arrivée. En accord avec lui, et n'étant pas si pressé que cela, j'acceptai d'attendre 3 semaines de plus, puis deux semaines encore. Nous venions de passer au mois de mars, je commençai alors là à m'inquiéter très sérieusement et envisageai sérieusement d'annuler ma commande.
Chose surprenante, le concessionnaire faisait le dos rond comme s'il savait quelque chose. Ne comprenant pas trop ce comportement, je décidai alors de téléphoner à la Régie directement à Paris et j'eus un monsieur fort aimable qui, comprenant mon impatience, m'avoua ce qu'il en était :
Le concessionnaire cherchait en réalité, dans toute la France, le modèle de R25 qui correspondait à celui que j'avais commandé, avec beaucoup de difficultés car j'avais choisi une R25 année 1987, 7 CV avec un pont long et non la 9 CV plus demandée. Or, la fabrication du millésime avait été arrêtée depuis le 1er janvier et les chaînes étaient alors occupées à fabriquer le nouveau modèle 1988. Par ailleurs, le concessionnaire avait reçu l'ordre de ne diffuser aucune information sur le nouveau véhicule avant le 1er juin. Mon interlocuteur de chez Renault m'informa qu'un modèle 1988 correspondant à ma commande m'avait été réservé mais ne serait livrable qu'à cette date. Il m'invita alors à retourner voir le concessionnaire pour décider de la suite à donner à cette affaire en m'assurant qu'il ne ferait aucune difficulté dans le cas où je renoncerais à la voiture.
Assez agacé je dois le dire, je retournais alors voir le concessionnaire qui m'accueillit avec un grand sourire. Il venait de recevoir un coup de fil de la Régie Renault après mon appel. Il était autorisé à me montrer le modèle en exposition réservée aux professionnels chez un concessionnaire de l'autre côté de Marseille, à Aubagne très exactement, avec toutes les voitures concurrentes pour pouvoir comparer avant d'annuler éventuellement la commande. Nous voilà donc partis, lui, ma femme et moi à bord de sa voiture de service.
Arrivés sur les lieux, je dois avouer que la voiture m'avait tout de suite séduit un peu plus que le modèle que je connaissais. Elle était de la couleur que nous avions choisi mais mon épouse était plutôt réticente et très méfiante. De retour dans sa concession, mon vendeur, nous voyant hésitants, nous dit d'emblée, « votre voiture est déjà chez nous depuis plus d'une semaine, si vous voulez la voir, elle est sous cocon ». C'est ce que nous fîmes aussitôt. Nous vîmes une voiture sans enjoliveurs, pleine de poussière sur une couche graisseuse que j'ai cru être de la paraffine. Je pus alors constater que le numéro affiché correspondait bien à mon numéro de commande et le numéro de caisse à celui que m'avait communiqué le vendeur de Paris.
C'était une R25 phase II. Je demandais au concessionnaire pourquoi phase II. Tout simplement, paraît-il, car les phases I sont des voitures expérimentales et vouées aux essais, que les phases II, en série limitée, étaient des voitures de présérie mises à la vente en attendant le modèle du millésime officiel pour septembre.
Ma
femme et moi demandâmes alors un petit délai de réflexion,
la voiture n'étant disponible qu'après deux mois d'attente supplémentaire.
C'était quand même assez long. Bref après avoir retourné
la situation et pas mal hésité, nous décidâmes
d'attendre le 1er juin pour récupérer notre nouvelle
voiture. La R16 TX était encore en parfait état de marche malgré
la jupe de la malle et la porte arrière gauche déformée
quand un véhicule nous avait percuté par l'arrière.
Nous devions partir en vacances pour début juillet. De temps en temps, j'allai la voir un peu impatient quand même. Deux jours avant le 1er juin, je vis la voiture en préparation et je pus aller la chercher le jour prévu à 8 heures du matin. La photographie ci-contre montre donc cette voiture de 13 années peu de temps avant de la changer pour une Citroën C5.
Pour moi, cette voiture avait des qualités :
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elle a été
une voiture très fiable. Elle n'a jamais eu de difficulté
au démarrage, même par grand froid en Alsace quand nous
allions régulièrement chez ma fille. J'ai dû peut-être
changé deux ou trois fois la batterie.
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sa ligne était
un bicorps courant, sans arrogance. Elle me plaisait assez bien même
si j'avais et j'ai toujours une préférence pour les monoespaces.
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c'était une voiture
très classique, l'une des dernières voiture sans la technologie
numérique.
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l'habitacle était
spacieux et les sièges bien conçus.
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elle offrait un coffre
important et en repliant la banquette arrière, repliable puis
éventuellement rabattable, on pouvait en agrandir très
largement le volume.
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malgré son antique
suspension à ressorts hélicoïdaux, elle était
assez souple sur route bosselée.
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elle était assez
silencieuse, on pouvait y entendre la radio. Sa bonne insonorisation
pouvait souvent faire oublier le bruit de son moteur.
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c'était une excellente
routière. Aucun problème pour faire, sans trop de fatigue,
des trajets du 700 à 800 km dans la journée comme
cela avait été le cas et comme ce l'est toujours pour
rendre visite à ma fille.
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elle était d'une
gourmandise modérée pour sa taille.
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On peut lui trouver quelques défauts tout de même :
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l'isolation phonique
ne permettait pas trop d'atténuer le bruit de l'aérodynamique
et des pneumatiques à des vitesse supérieures à
130 km/h. Comme je conduisais et conduis toujours en dessous de
la vitesse limite autorisée, il n'y avait pas de problème
de ce côté-là.
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quand le coffre est
chargé avec deux personnes aux places arrière, elle roulait
avec le nez un peu en l'air ce qui n'est pas le cas avec des suspensions
hydropneumatiques qui compensent.
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les portes pivotantes
était un peu longues. A deux reprises, j'avais été
obligé de monter par le hayon car, de chaque côté,
les deux voitures s'étaient garées un peu trop près.
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elle était aussi
un peu longue pour la ville. J'ai le souvenir d'avoir eu quelques difficultés
à monter le long d'un colimaçon dans un parking de Munich.
Mais c'était avant tout une routière.
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Mécaniquement, c'était une voiture standard, sans superflu et sans prétention. Ses performances étaient largement suffisantes. J'avais pu assurer moi-même sans difficulté une partie de son entretien sitôt sa garantie expirée, bien sûr, celui qui était à ma portée, le reste étant fait par le concessionnaire Renault qui me l'avait vendu. Par chance peut-être, je n'ai eu aucune réparation qui auraient nécessité l'intervention de professionnels.
C'était donc une excellente voiture. J'étais peut-être tombé sur une bonne série à en juger les critiques. Mais il faut croire qu'elle était assez fiable puisqu'on en rencontre encore pas mal en circulation aujourd'hui après la sortie de son premier modèle il y a plus de 25 ans.
J'en garde un bon souvenir mais elle n'est pas parmi celles que je préférais !...
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