II. NOTIONS DE BASE : MÉCANIQUE ET AÉRODYNAMIQUE |
LES VECTEURS :
Les grandeurs physiques force, vitesse, accélération etc... peuvent être représentées par un vecteur caractérisé par une direction, un sens, une intensité. Dans le cas d'une force, l'origine du vecteur est le point d'application de la force.
EXEMPLES DE VECTEURS
- VECTEUR "VITESSE" La vitesse de translation V d'un hélicoptère peut être entièrement caractérisée par un vecteur qui indique :
Dans l'exemple, 1 mm = 10 km/h
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- VECTEURS "FORCE" Le poids P d'un hélicoptère, appliqué au centre de gravité G, est entièrement défini par un vecteur :
Dans l'exemple, 1 mm = 100 daN (1 kg pèse 9,81 N soit un peu moins de 10 N). |
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II.1 - NOTIONS DE MÉCANIQUE |
MASSE, FORCE, VITESSE :
![]() |
Ainsi, le corps de masse M, sollicité
par la force F se déplace à la vitesse
V.
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On appelle FORCE toute cause capable de modifier la VITESSE d'un corps ou de provoquer sa DÉFORMATION.
![]() |
En 1 seconde, la vitesse du corps M
passe de la valeur 0 à la valeur ![]() * ![]() Elle se mesure en mètre par seconde par seconde (m/s²). |
intervalle
de temps
de 1 seconde |
Modifier la vitesse d'un corps c'est augmenter ou diminuer sa vitesse
c'est-à-dire dans tous les cas lui communiquer une accélération
qui peut être positive
ou négative.
![]() |
* L'inertie d'un corps est proportionnelle à
sa masse M : il faut une force F pour communiquer une accélération ![]() |
C'est à partir de cette formule qu'est définie l'unité de mesure des forces : le newton (N).
1 N = 1 kg x 1 m/s²
1 newton communique à une masse de 1 kilogramme une accélération de 1 m/s².
Une force bien particulière : la PESANTEUR
Le poids est la force de gravitation
qui fait "tomber" les corps. L'accélération
g communiquée
aux corps est constante :
g = 9,81 m/s² La pesanteur est appliquée au centre de gravité G des corps. Exemple : à la masse maximale de 2900 kg, l'hélicoptère Dauphin (SA 360) pèse : P = 2900 x 9,81 = 28449 N ou 2844,9 daN
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![]() |
Si une force est appliquée à un corps non libre de se déplacer, elle ne peut pas se manifester sous forme de mouvement, manifestation dynamique, et agit alors par déformation du corps, manifestation statique.
Exemple de déformation : les pales d'un rotor.
![]() Rotor à l'arrêt : sous l'action de son poids,
la pale se déforme vers le bas. Elle fléchit.
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![]() Rotor tournant : sous l'action de la poussée Fn
la pale se déforme vers le haut.
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SYSTÈME DE FORCES ET FORCE RÉSULTANTE :
Plusieurs forces qui agissent simultanément sur un même corps constituent un système de forces.
- SYSTÈME DE FORCES :
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Forces alignées et opposées |
![]() |
Forces alignées et de même sens |
![]() |
Forces concourantes |
![]() |
Forces parallèles |
Deux exemples :
Le poids P de l'hélicoptère et la portance Fn du rotor sont deux forces opposées. |
![]() |
![]() |
La force de sustentation Fs et la force de traction Th du rotor sont concourantes au centre O du rotor |
Un système de forces peut être remplacé par une force unique équivalente qui produit le même EFFET DYNAMIQUE que le système de forces.
Cette force unique est la RÉSULTANTE du système
- RÉSULTANTE DE 2 FORCES ALIGNÉES :
de sens opposé | ![]() |
= | ![]() |
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Si F1 = F2,
R=0 (corps en équilibre) |
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de même sens | ![]() |
= | ![]() |
- RÉSULTANTE DE DEUX FORCES CONCOURANTES :
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Construction géométrique de la résultante : R est la diagonale du parallélogramme construit à partir de F1 et F2. |
![]() |
On obtient la même résultante en mettant
bout à bout les vecteurs car F'2
est identique à F2
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![]() |
Si le système est composé de plus de deux forces, on applique la méthode de la mise bout à bout des vecteurs à partir de F1 de tous les autres vecteurs équipollents. La résultante R est alors définie par l'origine du système et l'extrémité du dernier vecteur. |
- RÉSULTANTE DE 2 FORCES PARALLÈLES :
de même sens |
de sens contraire |
Le point d'application C de la résultante
R est donné par la relation
F1 x CA = F2 x CB
Lorsque l'on remplace plusieurs forces par une force résultante équivalente R on recompose ces forces ce qui permet d'en étudier l'effet global.
Inversement, décomposer une force en plusieurs forces élémentaires permet d'analyser l'effet de ces forces suivant leurs directions bien définies et représentatives de leur action.
Concrétisons ces notions :
Une pale d'un rotor tournant peut être
découpée en parties élémentaires qui
sont sollicitées chacune par une force aérodynamique
élémentaire |
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Pour analyser l'effet de la résultante Fr sur le centre de poussée C.P. de la pale, on peut décomposer cette force en deux forces concourantes :
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![]() |
- UN SYSTÈME DE FORCES BIEN PARTICULIER :
LE COUPLE
![]() F=F' donc R=F-F'=0 |
Deux forces F et F' parallèles,
égales et de sens contraire constituent UN
COUPLE Un couple n'a pas de résultante (R=0) Il fait tourner les corps libres de tourner et déforme (torsion) les corps empêchés de tourner. |
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![]() |
L'efficacité d'un couple est caractérisée par son moment (M) : M = d x F
Le moment d'un couple se mesure en mètre.Newton (m.N). Le multiple usuel est le mètre.décaNewton (m.daN) |
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Deux couples ayant même moment sont égaux. Donc pour équilibrer (annuler) un couple, il faut lui opposer un couple de même moment. Ci-contre, un exemple de rotor en régime stabilisé :
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Cm = Cr : Le rotor tourne à vitesse constante |
Un exemple : LE MOMENT D'UNE FORCE
Une force unique peut, dans certains cas, comme un couple, provoquer la rotation d'un corps.
![]() |
La portance Fn du rotor a, par rapport au centre de gravité G de l'hélicoptère, un moment d x Fn qui tend à faire pivoter l'appareil vers l'avant. L'appareil pivote ainsi jusqu'à ce que d = 0 (Fn et P sont alors alignés). Le moment est nul. |
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La poussée de la pale Fn
crée un moment de flexion d x
Fn qui se fait sentir au point de fixation A de
la pale où il engendre des efforts très importants. Ces
derniers sont d'autant plus élevés que la pale est rigide.
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M = d x
Fn![]() |
- LE CENTRE DE GRAVITE DES CORPS : Un point remarquable
* |
Un corps est composé de particules élémentaires
qui ont leur propre poids.
P est égale à la somme de tous les ![]() Si l'on compose les poids élémentaires ![]() |
![]() |
* |
Il en est de même pour l'hélicoptère qui est composé de divers ensembles et équipements pesants. La répartition des différentes masses est étudiée de telle manière que G soit situé à la verticale de centre du rotor |
P = p1+p2+p3+ .... |
On peut mesurer aisément l'importance que revêt l'étude détaillée du DEVIS DE MASSES. Celui-ci recense avec le plus grand soin la répartition des divers ensembles et équipements qui composent un hélicoptère.
D'où la notion de CENTRAGE DE L'HÉLICOPTÈRE
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- APRÈS LES FORCES, LEUR EFFET DYNAMIQUE :
MOUVEMENT ET VITESSE
Un mouvement est défini par une TRAJECTOIRE
et une VITESSE.
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![]() |
La vitesse d'un corps se mesure en mètres par seconde (m/s) ou en kilomètres par heure (km/h)
V =
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espace
temps |
Une vitesse peut, comme une force, être représentée par un vecteur qui indique le sens du déplacement (flèche) et la valeur de la vitesse (longueur du vecteur).
Un mouvement est dit UNIFORME si sa vitesse est CONSTANTE. Dans tous les autres cas le mouvement est dit ACCÉLÉRÉ : la vitesse varie (augmente ou diminue) sous l'action d'un système de forces non nul appliqué au corps en mouvement.
Un corps peut être soumis à un seul mouvement ou à des mouvements simultanés.
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Exemple : l'hélicoptère
se déplace à la vitesse v suivant la direction
xx'. Un vent de vitesse u le dévie
de sa trajectoire, il dérive. La vitesse résultante V
est donnée par la composition des 2 vecteurs v
et u. |
- COMPOSITION DES VITESSES :
Les vecteurs vitesse se composent comme les vecteurs force
Un mouvement qui nous intéresse tout particulièrement
LE MOUVEMENT CIRCULAIRE
- VITESSE ANGULAIRE
On exprime la vitesse
de rotation en fonction de l'angle au centre balayé par un rayon OM
du corps tournant. Elle s'exprime en radians
par seconde (rd/s).
N = nombre de tours par minute (tr/mn) |
![]() |
- VITESSE CIRCONFÉRENCIELLE
La vitesse circonférentielle v est l'espace e parcouru en 1 seconde par un mobile M placé sur une trajectoire circulaire. Elle se mesure en mètres par seconde (m/s)
V = R = rayon de la trajectoire circulaire |
![]() |
La vitesse circonférencielle
est proportionnelle au rayon R
et à la vitesse angulaire .
Diagramme des vitesses d'un rotor tournant à vitesse constante
La vitesse circonférencielle des éléments de pale
croit, de l'emplanture à l'extrémité, comme leurs rayons
de giration.
Les forces créent le mouvement mais il existe un mouvement circulaire qui crée une force aux effets pleins de conséquences :
LA FORCE CENTRIFUGE
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On démontre qu'un corps de masse M animé d'un mouvement circulaire de rayon R et de vitesse v est soumis à une force centrifuge F proportionnelle à sa masse, proportionnelle au carré de sa vitesse et inversement proportionnelle au rayon.
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La force centrifuge est dirigée vers l'extérieur de la trajectoire. Sa droite d'action passe par le centre de rotation O du rotor. Pour donner une idée de la grandeur de la force centrifuge F appliquée à une pale de rotor d'un SA 330 : M=70 kg , N = 265 tr/mn , R = 4,03 m F = 70x(3,14x265/30)²x4,03
= 217 025 N |
![]() |
On imagine l'effet qu'une pareille force peut exercer au niveau du pied de pale !...
- FORCE ET MOUVEMENT DONNENT :
TRAVAIL ET PUISSANCE
Une force F qui déplace un corps M produit un TRAVAIL.
TRAVAIL
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PUISSANCE | ||||||
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- UNE FORME PARTICULIERE DU TRAVAIL : "LE TRAVAIL EN CONSERVE" OU
ENERGIE CINETIQUE
Un corps solide, liquide ou gazeux mis en mouvement emmagasine de l'énergie : l'énergie cinétique.
Lorsque la vitesse du corps augmente, son énergie cinétique augmente : on lui fournit du travail. Lorsque la vitesse du corps diminue, son énergie cinétique diminue : il restitue du travail ou de la chaleur.
Si le corps s'arrête brutalement, il libère toute son énergie cinétique sous forme de travail : ici déformation, rupture.
Expression de l'énergie cinétique W :
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II.2 - NOTIONS D'AÉRODYNAMIQUE |
L'AIR EN MOUVEMENT : en aérodynamique apparaît la notion de mouvement relatif. En effet, pour étudier le comportement aérodynamique d'un corps, il faut considérer son mouvement non par rapport au sol (mouvement absolu) mais par rapport à l'air qui l'environne (mouvement relatif). Ainsi, nous parlerons de vitesses relatives : vitesse d'un corps par rapport à l'air ou vitesse de l'air par rapport au corps (ces deux grandeurs sont égales et opposées).
Pour illustrer ces définitions :
V =
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vitesse de l'hélicoptère par rapport au sol |
U =
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vitesse de l'air par rapport au sol |
Vr =
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vitesse relative de l'hélicoptère |
Ur =
|
vitesse relative de l'air (vent relatif) |
V et U sont de même sens
V et U sont de sens contraire
- MOUVEMENT DE L'AIR ET PRESSION DYNAMIQUE :
L'air comme tous les gaz possède une énergie qui se manifeste sous forme de pression :
Air au repos La pression statique s'exerce dans tous les sens. |
Air en mouvement La pression dynamique s'exerce suivant le sens de la vitesse. |
Mais qu'est-ce une pression ?
Une pression est la force d'un gaz agissant sur l'unité de surface qui est le Pascal (Pa) :
P =
|
force
surface |
1 Pa = | 1 N 1 m2 |
En général, l'unité de pression employée est :
La pression totale (Pt) d'un gaz est constante :
(Dans la mesure où ce gaz ne reçoit et ne fournit ni chaleur, ni travail)
Pt = Ps + Pd = CONSTANTE
ce qui veut dire que si un gaz gagne de l'énergie sous forme de vitesse (augmentation dynamique) il perd une quantité égale d'énergie sous forme de pression statique et inversement :
Lorsque la pression statique croît, la pression dynamique décroît.
![]()
Exemple : variation des pressions statique et dynamique dans une veine d'air de section S variable. Le débit d'air (Q = S.v) étant constant, la vitesse de l'air v augmente lorsque la section S diminue.
La résistance de l'air :
Un corps constitue un obstacle au vent relatif dont il freine le mouvement. Ce freinage représente la résistance de l'air.
Dans cette zone
l'air est freiné |
Zone de vide relatif
la vitesse de l'air augmente |
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![]() |
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En amont :
pression atmosphérique (Pa) |
En aval :
pression atmosphérique (Pa) |
Sur la face avant de la plaque où la vitesse de l'air diminue, l'énergie dynamique est transformée en pression statique. La pression sur la face avant est supérieure à la pression atmosphérique (Ps > Pa). |
Sur la face arrière de la plaque se crée une zone de vide relatif où la vitesse des filets d'air augmente. La pression dynamique augmente et la pression statique diminue. Il y a dépression (Ps < Pa). |
Comment obtenir une surface portante ?
La résistance de l'air est un mal nécessaire. Il faut bien comprendre que, si elle s'oppose au déplacement des corps (le mal), elle contient une énergie qu'il est possible de contrôler et de diriger (le bien).
![]() PRESSION |
DÉPRESSION |
En inclinant la plaque par rapport au vent relatif Vr, on remarque :
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La force dynamique résultante Fr est dirigée vers le haut. Il faut bien remarquer qu'elle n'est pas perpendiculaire à la plaque, comme le voudraient les forces de pression mais est inclinée vers l'arrière sous l'action des forces de frottement.
De la surface portante "plate" aux profils aérodynamiques :
Une pale de rotor d'hélicoptère, une aile d'avion sont des surfaces dont le PROFIL est spécialement étudié pour développer des forces de sustentation. Pour qu'il ait sustentation ou portance, il faut que le profil soit incliné par rapport au vent relatif. L'angle i que fait le vent relatif par rapport au profil est appelé ANGLE D'INCIDENCE.
Diagramme des pressions et dépressions agissant sur un profil :
Un profil placé dans le vent relatif Vr est soumis :
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Il faut bien retenir que les forces de dépression sur l'extrados du profil jouent un rôle prépondérant comme le montre le diagramme car elles assurent 70 % de la portance. |
![]() |
- LES PRINCIPAUX PROFILS USUELS :
![]() profil biconvexe symétrique |
![]() profil biconvexe dissymétrique |
![]() profil creux |
![]() profil plan convexe |
![]() profil à double courbure |
Le profil biconvexe symétrique est par excellence
le profil de pales métalliques des rotors d'hélicoptères,
notamment pour les raisons de facilités de construction et stabilité
indifférente.
Les nouvelles techniques de fabrication de pales en fibres synthétiques
admettent des profils biconvexes dissymétriques dont les qualités
aérodynamique sont supérieures.